MAPANTSULA –  Critique par Gaël T. HOUNKPATIN

 Les injustices de Soweto 

Mapantsula, coécrit par Oliver Schmitz et Thomas Mogotlane, est un film dramatique au format long de 104 mn qui critique la politique d’un racisme institutionnalisé en Afrique du Sud. 35 ans après sa sortie en 1988, le film fait l’objet d’une restauration en 4K ce qui lui vaut une première mondiale au Festival du film de Berlin cette année.

Nous sommes en plein apartheid, dans les années 80. Des Sud-africains noirs sont jetés en prison pour rassemblement illégal et incitation à une émeute.  Parmi ces détenus – hommes, femmes et enfants – figure Thomas Mogotlane, mis en vedette dans le rôle de Panic, un voleur à la tire. Il ne se doute pas de l’accueil que lui réserve la police jusqu’ à ce qu’il subisse intimidation et torture au cours de ses interrogatoires.

En effet le réalisateur Oliver Schmitz commence l’histoire par l’emprisonnement du Protagoniste et se sert de la technique de flashback pour rembobiner le fil. On découvre ainsi d’un côté, Panic avec son look plutôt branché pour son époque, chapeau à bord large, chemise fourrée, cigarette, menant une vie hors-la-loi pour survivre tandis que sa petite amie Pat travaille dignement chez Joyce et de l’autre, la vie de lutte que mènent les Noirs face aux dérives de l’apartheid dans le canton de Soweto en dépit de la violation de leur droit à la liberté de manifester.  Il faudra attendre un concours de circonstances pour que Panic se fasse prendre dans une rafle générale survenue lors d’une manifestation politique. Dès lors, il doit décider du sort de Duma, un défenseur de la cause des Noirs, et de son propre sort.

Il s’agit du premier long-métrage anti-apartheid réalisé par des sud-africains. C’est un récit engagé qui rassemble un peuple pluriethnique mais uni par la même histoire. C’est sans doute la raison de cette diversité de langues dans le film. Aussi, ses belles images vues du ciel nous laissent découvrir le visage de l’Afrique de sud des années 80 notamment Soweto et sa densité démographique, sa discothèque, sa mode vestimentaire et son architecture.

A titre de rappel, à sa sortie le 20 octobre 1988, la production de Max Montocchio est projetée dans la section « Un certain Regard » au Festival de Cannes de la même année. A l’occasion de la 62e cérémonie des Oscars, il est également sélectionné dans la catégorie du « Meilleur film en langue étrangère ». 

Durban International Film Festival

Attrapez la 44e édition du Durban International Film Festival (DIFF), présentée par le Centre for Creative Arts à University of Kwazulu-Natal du 20 Juillet 2023 – Dim 30 Juillet 2023

Pour plus d’informations, visitez: https://ccadiff.ukzn.ac.za

Auteur

Cette critique a été produite dans le cadre du programme Talent Press, une initiative de Talents Durban en collaboration avec le Durban FilmMart (DFM). Les avis exprimés dans cet article n’engagent que l’auteure (Gaël Hounkpatin) et ne sauraient être considérés comme constituant une prise de position officielle des organisateurs.  

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